jeudi 25 février 2010

Yallah ! Pousse au large !

L'installation officielle étant faite, les choses sérieuses pouvaient commencer. Lundi dernier, donc, nous avons eu une première réunion de communauté.

On vous passera les détails. Vous pensez bien qu'en début de vie, une communauté comme la nôtre doit régler un nombre impressionnants de petits problèmes et autres menus détails qui, mal huilés, risqueraient d'empoisonner rapidement l'atmosphère !

Disons-le tout net, l'ambiance fut très « rentrée des classes ». Ne manquait plus que les cartables! L'ordre du jour - impressionnant de bonne volonté - n'était pas sans évoquer la densité des quinamanes, vous savez, ces gâteaux bretons que les ancêtres de Loïq Mégret ont certainement cuisinés !

Il fut donc question :
  • de l'horaire des offices (si vous désirez unir votre prière à la nôtre, sachez donc que nous prierons les laudes à 8h15, que nous célébrerons l'eucharistie à 11h, et que nous chanterons les vêpres à 18h15),
  • de l'équipe liturgique inter-communauté (oui, faire prier plusieurs communautés, donc plusieurs habitudes et sensibilités, ce n'est pas simple !),
  • de l'élaboration d'une charte de communauté,
  • du blog, et de diverses autres questions.

La question de la charte est certainement une des plus intéressantes. Cela reste à affiner, mais plusieurs options se dégagent :

1- Vivre bien cette étape nouvelle de notre vie.

Plusieurs éléments ont été évoqués :
  • être Oblat est une situation qui ne connaît pas de « retraite » ;
  • cette étape de notre vie peut être vue et vécue comme un don de Dieu pour mieux rencontrer la personne de Jésus ;
  • elle est la dernière étape de notre vie, autrement dit son accomplissement... Puissions-nous la vivre dans la sérénité !
2- Priorité donnée à la vie fraternelle

Nous sommes bien décidés à vivre la vie fraternelle, à notre rythme, avec nos moyens : se rencontrer entre Oblats ¼ d'heure avant le repas, se rendre visite dans nos chambres, nous ménager des espaces communautaires pour TV, jeux, rencontres.

Une conviction nous habite : de la qualité des relations fraternelles entre nous dépend notre capacité d'accueil pour les autres communautés de l'Ehpad St François.

3- Vie de prière communautaire OMI

Approfondir notre relation à Marie, se garder de temps en temps une eucharistie pour toute notre communauté rassemblée.

En avant toute ! C'est parti !

Finalement, la réunion s'est déroulée plus vite que prévue... Nous ne pouvions pas ne pas évoquer le blog ! Il paraît que des gens le lisent... N'hésitez pas à nous glisser un commentaire, dans la rubrique prévue à cet effet, en bas de la page.

vendredi 19 février 2010

184è anniversaire : 19 Février 2010, célébration différée !

par Jo Boisseau

Vraiment ehpadants ces Oblats là !
I
ls font déjà la fête !

Esbaudissons-nous. A peine hissés sur l’EH-PAD…
Hein ? Benoît !!! non, non !!!! pas sur l’E - PAVE...

C'est le vendredi après les Cendres, ouais ! mais on ne pouvait plus attendre… Une naissance qui s'est laissée tellement longtemps désirer…

En faire part au plus vite et de proche en proche, aux communautés aînées !

Déjà dix sept oblats rassemblés. Ici, on nous appelle « résidents » (Non, Léon !!! pas de p devant "résidents" !) L’un d’entre nous est même appelé "Référent" (non, pas un alsacien, il ne s’agit pas d’un "révérend", quoiqu’il le soit tout de même) !

Alors les invités ont accouru de partout constater, congratuler, partager la Messe, les libations, les agapes, la joie… pour ce qu’ils vu et entendu !

Qu’ont-ils donc vu ?

Une communauté pleine de vie ! Ils n’en revenaient pas, contraints de se ranger le long du mur pour laisser passer le peloton…: de chacun des trois étages, une équipe (chacune aura bientôt sa couleur) un pour tous, tous pour un, se déhanchant à qui mieux-mieux vers l’ascenseur, puis au rez de chaussée, vers le salon , la chapelle, le réfectoire, qui à-canne, qui à-fauteuil-roulant, qui à-déambulateur, les plus favorisés bras-dessus-bras-dessous avec une charmante escorte... (incorrigible Léon pas ac-corte mais bien sûr, accorte, accorte aussi, mais l’EHPAD-ci ne cherche pas à attirer d’autres présidents, ah! tu me fais dire des bêtises).

Le vif du sujet

De Trion et de Chavril, des autres lieux où ils servent, les Oblats de la ville étaient là. Malgré l’exiguïté de notre lieu de prière, quelques religieuses de nos co-résidentes ont représenté leur communauté, quelques amis fidèles aussi ont rempli notre « chapelle » et soutenu la liturgie de leur présence active. Pas de cortège ni de procession d’entrée… mais notre important groupe de célébrants chenus impressionne toujours l’assemblée !

En préambule pour établir nos cœurs et nos esprits dans la communion de tous les Oblats, nous avons pieusement écouté une lecture par alternance de lecteurs, du message de notre Supérieur général à l’occasion de cet anniversaire. Ainsi déjà entrés dans le recueillement nous sommes allés… (cf. ci-dessus) à la chapelle. Embarras du choix, pour présider l’Eucharistie d’anniversaire. Deux d’entre nous, récemment arrivés, vivaient leur 60 ème anniversaire d’ordination.

Unanimité pour demander au P. Alexius Igbozurike Chiduruo d’assurer la fonction. Nous apprécions toujours sa disponibilité souriante. A partir des textes choisis il nous a rappelé qu’être oblat, c’est un don de Dieu, de Jésus, pour l’Eglise et le monde… Résolument tournés avec foi et espérance vers l’accomplissement promis par Dieu même, de ce monde en gestation (Jérémie). L’oblate attitude dans les relations fraternelles selon Colossiens 3/12-17. Enfin, en Jean 15/17, insistance sur le cœur de notre identité-vocation-mission d’oblat d’aujourd’hui : Une amitié tellement intime qu’elle devient mutuelle présence à demeure : dans le secret, là Dieu se tient.

La célébration fut belle, allante, jusqu’à nous laisser surpris par sa fin : ah ! C’est fini ?

jeudi 18 février 2010

Notre troupe trouvera aisément on chemin de bonheur.

par Léon Canelle
Un jour à la fois, sans s'presser, (nous avons le temps, maintenant) petit à petit la vie s'organise, à Saint François d'Assise ?

Dans un groupe rassemblant des personnalités aux passés si variés, riches d'expériences si diverses, les possibilités d'échange ne manquent pas. Même si certains plus que d'autres se livrent au jeu des confidences, tous ont la volonté d'aller avec l'autre sur ce nouveau chemin qui nous est donné en commun.

On se découvre, on s'entraide. Les occasions sont quasi permanentes. On se rend des visites, on se retrouve en groupes plus ou moins importants, en des endroits aménagés.
Bien sûr, la prière nous rassemble à la chapelle, la messe à 9h ou à 17h30, mais le lieu et l'heure où se rassemble la grande communauté dans sa totalité est incontestablement le réfectoire, pour les repas de midi et du soir. On n'y reste jamais moins d'une heure, belle opportunité pour échanger. Restauration rapide, parloir ou réfectoire, ou lieu d'échange ? Qui le dira ?

C'est aussi au réfectoire, bien sûr, que l'on nous communique les avis précieux pour la bonne marche du groupe..
Et s'il arrive, comme souvent, que l'orateur occasionnel ne possède plus la force de se faire entendre de ses auditeurs à l'oreille défaillante, on voit alors se dresser, magnifique, un Jean-Pierre Bonnafoux, notre fierté à nous, les Oblats, imposant par la taille autant que par la puissance d'un organe créé à l'évidence pour retentir sur les vastes espaces de son île natale.

Se présentant lui-même comme le HAUT-PARLEUR providentiel rendant audible la moindre communication parlée, fut-elle la plus faiblement murmurée. En suite de quoi on le voit, notre Jean-Pierre, satisfait, le devoir accompli, se rasseoir parmi nous, BAS-PARLEUR désormais., et toujours aussi disert et efficace.

Allons ! HAUT-PARLEUR ou BAS-PARLEUR, guidée par le son d'un si claironnant appel, notre troupe trouvera aisément son chemin de bonheur.
Léon Canelle


Nouveaux arrivés !



Lundi 15, venant de Pontmain, avec le retard d’un TGV Laval/ Lyon, nous arrivent le duo

André COURJAL et Loïc MEGRET,

accompagnés par une escorte de choc, n’est-ce pas ?



Mardi 16
, à la tombée de la nuit, venu de Strasbourg, un convoi amène

André DURAND, Marcel KELLER et Fernand VALLANCE

nos aides- soignantes les installeront le lendemain…
après une nuit réparatrice.












La vie qui
va...

Mercredi des Cendres, nous vivons la célébration des cendres à 10h30, et à 14h, les obsèques de Sœur Marie, une Petite Sœur Servante du Cœur de Jésus, qui avait quitté cette terre dans la nuit de Jeudi à Vendredi. Educatrice spécialisée, elle avait surtout vécu au service des enfants en grande difficulté puis des prisonniers. « j’étais prisonnier et vous êtes venus jusqu’à moi ! »

Rencontre

Nadia, qui êtes-vous ?

Je suis né en Tunisie à Makthar. Mes parents sont venus en France quand j’avais 6 mois. Je suis l’aînée de 6 enfants. Mon Père travaillait dans le bâtiment.

Je suis une maman de 34 ans qui a une petite fille que j’élève seule. Je suis plein de joie. J’habite à Rillieux la Pape, j’aimerais bien revenir sur Caluire. J’aime vraiment le coin ici. Avec le papa de ma fille, on venait souvent ici.

Qu’avez-vous fait avant de venir ici ?


Collégienne, lycéenne, styliste de mode, mais il me fallait partir sur Paris, et cela m’était impossible. Alors j’ai fait quelques aides à domicile et des ménages pour payer mon permis de conduire ; ça a été un déclic pour être aide-soignante.

J’ai fait une formation à Villefranche. Lors d’un de mes stages, je me suis fait remarquée : la Maison Albert Morlat, à Vaise, m’a proposé un CDI. J’ai travaillé 5 ans comme aide-soignante mais sans diplôme. Croix-Rouge française dans un service de gérontologie-rééducation. Après un an, j’ai suivi la formation d’aide-soignante, j’ai eu mon diplôme en Juillet 2009.

J’ai eu une vie très dure… et là je suis tombée malade.

Guérie, je suis allée voir une société d’intérim spécialisée qui m’a proposé Saint François d’Assise. C’est un EHPAD pour des gens religieux, ça me convenait parfaitement parce que je suis croyante et pratiquante.

Vos difficultés et vos joies depuis que vous êtes à Saint François d’Assise ?

J’ai su m’adapter.

Je souhaiterais que ça tourne encore mieux et que le personnel se comprenne mieux. Il faut que chacun respecte l’organisation et se respecte les uns les autres.

Bonheur de travailler dans une résidence nouvelle et belle ! Faire une ouverture, c’est génial. Me retrouver avec des gens religieux, ça m’apporte beaucoup. Vous avez tellement de choses à nous apporter.

Évidemment, j’ai tout de suite sympathisé avec le Père Loïc ; il parle arabe, nous avons récité ensemble quelques versets de bénédiction du Coran. Il est tellement chaleureux. Avec le Père Courjal, de les voir unis ensemble, prier ensemble, c’est une joie pour moi.

Ce n’est que du bonheur… en espérant qu’il y aura une bonne évolution et que tous soient heureux !

Merci, Nadia, et Bonne route !

mardi 16 février 2010

Rencontre avec Albert DOMERGUE (extraits de l’entretien)


Je n’ai rien à dire.

Par rapport à Choulans, cela change tout.


En fait, ici ce n’est pas tellement différent du centre de POLLIONNAY où j’ai été en rééducation après mon opération.




(Le dialogue continue, assez percutant
Mais vous n’en saurez rien ! Car telle est la volonté de l’intéressé !)


Entendu (mais il y en aurait tellement d’autres !)

BONNAFOUX ? C’est un Haut-parleur… quand il est debout.
Mais quand il est assis, c’est un bas-parleur !

Signé ?
Léon Canelle, évidemment.

EXCLUSIVITE PREMIERE :
" St François comme si vous y étiez..."

















Très pratiques, les tables en rond, pour discuter...






Et toujours cette vue,
mais alors... une vue...!
Pô, pô, pô...


lundi 15 février 2010

Rencontre avec Rogatien PAPION (extraits de l’entretien)



Je suis né en 1921 à MOISDON LA RIVIERE (Loire inférieure). Mes parents tenaient un café restaurant. Nous étions 3 enfants. Je suis entré au Petit Séminaire puis au Grand Séminaire de NANTES. Mais je souhaitais partir en mission : en 1942, je rentre au Noviciat OMI à PONTMAIN. Puis je rejoins le scolasticat à LA BROSSE-MONTCEAU. Nous y avons vécu l’exécution de 5 Oblats par la Gestapo, nous pensions y passer tous !

J’ai été ordonné prêtre en 1946. J’avais demandé le Laos (parce que je ne parlais pas anglais !), je reçois mon obédience pour la Baie d’Hudson dans le Grand Nord canadien.

En 1947 le Père DIDIER (originaire de la région de Grenoble) m’accueille à REPULSE BAY pour y apprendre l’Inuit.

En 1948, je suis à THOMMBAY d’abord avec le Père HENRY, puis seul..

En 1951, j’ai des pannes de vue, il y a des moments où je ne
vois plus rien. Je rejoins la mission la plus proche et les médecins diagnostiquent un manque de vitamine B.

En 1953, à cause de ces problèmes, je suis nommé à une mission plus proche de CHURCHILL : ARVIAT (« les baleines ») … et je retourne en France pour 4 mois !

En 1956, à WHALE COVE (« baleine blanche » ).

1958, REPULSE BAY et CORAL HARBOR (« baie du corail » ) … Les avions commencent à faire les villages

Manque de vitamine B, à nouveau. D’où RENKEN et WHALE COVE !

En 1998, je descends à WINNIPEG pour me faire opérer de la hanche.

Alors, aujourd’hui, comment vivez-vous ce passage à Saint François d’Assise ?

« Le cul de sac » ! le final !

Il faut insister sur LA PRIERE pour aider les autres. Quand j’avais été de REPULSE BAY à THOMBAY, j’ai reçu une lettre d’une malade qui faisait partie de « l’Union Missionnaire des Malades ». Elle me demandait le nom d’un Inuit pour qui prier. Je n’ai pu lui répondre qu’un an plus tard : je lui ai donné le nom d’un sorcier. Un an plus tard, elle me répond : « pas seulement le sorcier, mais toute sa famille ! » Plusieurs années plus tard, le sorcier et sa famille se sont convertis. Sa fille ainée faisait la catéchèse à l’école du regroupement du village.

FORCE DE LA PRIERE.

Je souhaiterais le bréviaire en commun pour ceux qui le désirent. J’ai toujours été tout seul, il fallait que je me nourrisse, moi et mes chiens. J’ai été toujours habitué à la solitude et à me débrouiller tout seul. J’ai toujours été habitué à agir.

A Choulans, je faisais un tas de petites choses. Mais j’accepte bien les soins qui me sont ici donnés. Cela ne me dérange pas, mais je ne suis pas très communicatif.

En fait, le passage de Choulans à ici ne m’a pas été difficile : UN DE PLUS !

Rogatien Papon, omi

dimanche 14 février 2010

Si nous faisions le point ?

par Jean-Pierre Bonnafoux, omi

Nous sommes maintenant 12 Oblats : Henri Pélicier et Marcel Ayrinhac nous ont rejoints, venus de Notre Dame de Lumières.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une petite sœur Servante est morte : nous ne l’avions jamais vue, elle était totalement alitée. la célébration de ses obsèques aura lieu Mercredi après-midi.

Vendredi, avant le repas de midi, nous avons fait notre première réunion de communauté pour voir une organisation nouvelle à l’essai. En particulier, nous n’attendrons pas l’installation définitive notre Chapelle intérieure pour y célébrer dès Dimanche après-midi.

Samedi nous anticipons l’anniversaire de notre frère Albert Domergue, dit « Doudou »

Alors où en sommes-nous ? Il est évident que c’est ici mon point de vue personnel que j’exprime !

Il faut prendre d’abord tout ce qui ne va pas, ce qui est difficile, car si les témoignages précédents sont « positifs », ils donnent surtout un témoignage spirituel personnel.

Ce qui est douloureux d’abord ? C’est tel ou tel de nos frères qui ne supportent pas sa nouvelle situation : « Alors, je suis là pour y mourir ? » Cela ne sert à pas grand-chose que de lui répondre : « non ! pour y vivre au mieux possible notre présent tel qu’il est »… parce que, ainsi que l’a déjà dit André R., c’est surtout eux-mêmes dans leurs souffrances qui ne se supportent pas !

Ensuite, ce sont les nombreux petits problèmes techniques. Pour beaucoup, c’est l’absence de Téléviseurs qui est le plus pénalisant. Aujourd’hui, Mariusz en installe un certain nombre : les autres seront installés le plus vite possible.
Ce qui est mal vécu aussi pour un certain nombre, c’est la « dépendance médicale ». En arrivant, Anne, l’infirmière coordonnatrice, leur a demandé carte vitale, médicaments et ordonnances. Et maintenant, à chaque repas, c’est l’infirmière de service (Françoise, Amandine, ….) qui donne les médicaments à chacun.

Enfin, il y a inévitablement la désorientation dûe à l’entrée dans des locaux nouveaux, beaucoup plus importants que ceux d’une communauté habituelle. Le changement entraîne une désorientation quasi-inévitable. Mais nous avons des points fixes de rendez vous dans notre salon qui pourront aider.

À côté de ces réels problèmes, que de joies !

D’abord la solidarité qui s’exprime en me surprenant souvent ! l’entraide fraternelle et délicate qui se vit sans mot !

Ensuite la joie des retrouvailles communautaires : les repas voient des langues se délier de manière étonnante ! Sans doute cela est facilité par le cadre et des tables de 4 ou 5 places.

Et je crois que surtout, tous (sauf un !) soulignent l’immense qualité d’accueil et de respect dont témoigne en permanence tout le personnel, (masculin comme féminin !) : de Nadia (l’aide soignante) à Xavier (le médecin coordonnateur) et Nicolas (le Directeur) en passant par Anne (l’infirmière coordonnatrice).

En résumé,

Première semaine : mieux que je n’osais l’imaginer… même si nous aurions dû faire encore mieux (cf les nombreux petits problèmes techniques).

Mais la solidarité active de Jo Bois (le supérieur du scolasticat) puis de Mariusz a mis du baume au cœur de tous, et a fait qu’ils ne se sont pas sentis abandonnés

La semaine prochaine, nous essayons un nouvel horaire : on reparlera !

Jean-Pierre BONNAFOUX

samedi 13 février 2010

« Pars, pars, ne regarde pas derrière toi… » !

par Benoît Kabongo, omi

Je suis parti de ma terre natale dès 1957 pour le Lesotho d’où je reviens au Congo en 1964, année de mon ordination sacerdotale. C’était le temps où tout était mis à feu et à sac par la rébellion de Mulele dans mon Diocèse d’orgine, Idiofa !

On me confie la mission de rassembler les petits séminaristes du diocèse dispersés aux quatre coins du globe par la rébellion ! Je partirai en 1971 pour l’Europe : Belgique, Italie, Angleterre, France : études de spiritualité, de leadership, études de sciences sociales.

Je repars au Congo où je m’occupe d’abord du petit séminaire de Laba avant d’être appelé à organiser la maison Assuma (Association des Supérieurs Majeurs) à Kinshasa, qui accueille des religieux qui viennent étudier à Kinshasa. J’enseigne la sociologie et l’anglais chez les Jésuites à Kimwenza…

Je pars pour l’Europe ! Cette fois, je suis retenu à Rome pour la formation au Scolasticat international. J’en profite pour étudier la missiologie !

Je repars pour l’ Afrique,cette fois, au Cameroun, pour aider au Grand Séminaire de Maroua. Je repartirai de Maroua pour le Scolasticat de Kintambo (Kinshasa). Je pars du Scolasticat pour un temps comme Provincial… Je repars au scolasticat pour organiser la missiologie. Cette fois, je pars pour la Corse, à la suite du Père Albini (?). Je suis parti de Vico pour Choulans : la montée de Choulans !

Mais il fallait monter plus haut (sursum corda !): me voici à la Croix-Rousse : « balle de ping–pong » entre les mains du Seigneur, « puis-ci,puis-là »… Où partirai-je encore ?

Je suis seul garçon dans une famille de trois enfants ; je suis seul noir dans la communauté. Nous serons une vingtaine d’Oblats à la maison st François d’Assise... J’ai le plaisir d’être le plus jeune du groupe à 77 ans, après avoir été longtemps l’aîné des Congolais (il n’est jamais trop tard pour bien faire…) ! Et toujours : « faire une petite chose est une petite chose mais la fidélité aux petites choses est une grande chose… ! » (Ste Thérèse de Lisieux).

Benoît Kabongo, omi

vendredi 12 février 2010


Enfin nous y voilà ! Le "petit pauvre" Italien au nom pourtant bien de chez nous nous accueille en sa maison. Après des mois, des années même, d’attente fébrile, il nous est donné de goûter les délices de l'EHPAD St François d'Assise. Grand moment !

Vingt Oblats triés sur le volet parmi quatre-vingt heureux élus de cette antichambre du Paradis. Une imposante bâtisse de quatre étages à se partager pour y vivre un destin commun d'Action de Grâces et de Paix.

Or voici qu'à peine arrivé, mes maigres bagages encore emballés, on me signale qu'un certain "Blogue", un parfait inconnu, me prie de livrer mes premières impressions sur cette maison Saint François d'Assise. Je ne connais personne du nom de « Blogue », pas un Oblat en tous cas, sans doute un étranger dont je ne suis pas certain de savoir écrire correctement le nom.

Et que lui dirai-je, d'ailleurs ? Que je n'ai jamais cru avoir été mis sur terre pour y rester ; que cette dernière résidence est la huitième de mes cinquante-sept années de vie missionnaire ; bien que tout changement impliquant la séparation d'êtres chers autant que l'obligation de se plier de nouvelles contraintes soit toujours douloureux, j'ai souvent eu déjà l'occasion de m'y habituer ; que l'entrée en Paradis mérite bien d'être précédée d'un passage en Purgatoire ; que je ne suis pas tout seul dans cette aventure mais participant à la démarche d'une communauté ; que c'est bien là, et pas ailleurs, qu'il m'est donné de franchir ce passage ; que ce passage, enfin, j'ai bien l'intention de le réussir !

Voilà donc, mon cher Blogue, comme tu l’as souhaité, l’exposé de mes premières d’impressions d’’Ehpadien.

Et sache que toi ou tout autre que toi s’en satisfasse ou non, je m’en f…
Léon Canelle, omi

Léon, qui es-tu ?

Voici, à la demande de Jean-Pierre Bonnafoux mon "Cul-Rit-Cul-L'homme-Evité"
  • Né en 1925 à Béthune (Pas-de-Calais)
  • Etudes secondaires à Marcq-en-Baroeul (Nord)
  • Noviciat à Pontmain et à La Brosse dès la fin de la guerre.
  • Scolasticat à Solignac.
  • Ordonné prêtre le 22.12.51, dans la chapelle de mon collège.
Province du Cameroun de 1952 à 1999 :
  • Yagoua 3 ans
  • Viri 20 ans
  • Garoua 5 ans
  • Nkoteng 8 ans
  • Sir 3 ans
  • Mandaka 8 ans
Près de 11 ans au service de la paroisse de Dottignies, en Belgique.
Depuis le 10 Février 2010,à St François d'Assise, Lyon.

Bonus fidélité

Pour les courageux qui sont restés jusque là... et pour le "fun" comme disent nos amis québecois... Une petite vidéo sur Léon, prise à Lille en décembre 2006...


jeudi 11 février 2010

4ème jour : récapitulatif !

Depuis une semaine Jo BOIS (aidé parfois de scolastiques) travaille à monter tables, étagères. Philippe, un jeune OMI, a passé 5 heures pour monter un caisson qui doit s’installer sous certains bureaux ! Mariusz, venu de Lumières depuis dimanche soir, est devenu un spécialiste d’IKEA. Sans eux, l’accueil n’aurait pas été ce qu’il a pu être ! Tous nous leur disons un immense MERCI !

Sont déjà arrivés :
  • 1er jour : Albert SCHNEIDER, Rogatien PAPION, Pierre BABIN, Jean-Pierre BONNAFOUX.
  • 2ème jour : Jo BOISSEAU, André REBUFFET.
  • 3ème jour : Albert DOMERGUE (plus connu sous le nom de « Doudou »), Léon CANELLE, Benoit KABONGO.
  • Jean MICHAL étant hospitalisé, la Communauté OMI de Choulans a clos sa vie le 10 février 2010 !
La parole à André Rebuffet :

Premières impressions très bonnes ! Malheureusement je ne retiens pas les noms. Je peux seulement dire que tous ceux et celles avec qui j’ai eu à faire ont été toujours très sympathiques et très accueillants. J’ai trouvé la vie normale d’un retraité : j’avais déjà arrêté beaucoup de choses à cause de ma vue. J’attends une table pour un télé-agrandisseur afin que je puisse lire.
Notre vie communautaire commence : il faudra arranger progressivement.

Nous devons être présents et attentifs à tous les mouvements des plus malades d’entre nous. C’est pour eux que c’est le plus difficile. Ils vivent mal d’être « condamnés » à vivre ici. Ils vivent dans un monde irréel, il nous faut les entourer.

Le téléphone est revenu, la TV va venir...

André, qui es-tu ?

  • Né en 1923 à Hagondange (Moselle)
  • 1944 : 1ers vœux à Notre Dame de Bon Secours ;
  • 1949 : ordonné prêtre à Notre Dame de Lumières.
  • 8 ans au Sri-Lanka,
  • 10 ans au Petit Séminaire d’Ajaccio,
  • puis curé de Bonnieux (Vaucluse).
  • Supérieur de Notre Dame de Bon-Secours (6ans)
  • Peyragude Agennais (6 ans).
  • Après 6 mois à Nice, en 2001 arrivée à la Communauté OMI de Lyon-Choulans.

mercredi 10 février 2010

Il y eut un soir, il y eut un matin... 3ème jour !

Cà y est, Choulans a vu « s’envoler », hmm, …ses derniers occupants… A part Jean MICHAL bien arrivé à la Croix Rousse mais en faisant un petit détour pour mieux affronter l’aventure, tous sont regroupés à St François d’Assise.

L’arrivée : débarquement, atterrissage, parachutage, largage peut être…, d’abord vécue personnellement, observée ensuite chez les suivants, est pleine d’enseignement : Un surprenant sacré coup-de-jeune !

« Je », tout à coup, est un autre ! Un débutant… un recommençant…
Tout est nouveau, tout neuf même !

L’environnement : les locaux sentent le neuf, le frais, le propre… l’espace individuel, notre chambre, nos bagages, et ce discret réconfort de frères Oblats venus à la rescousse : aux petits soins pour transplanter chacun, délicatement, d’un nid à l’autre…

Le statut : accueillis, attendus pour êtres servis…! et non plus seulement pour servir… quel changement ! çà bouscule !

Justement, d’heure en heure se présentent joyeusement en grand nombre, (comment retenir leurs prénoms ?) les personnes affectées aux multiples services de nos personnes. Incroyable comme toutes ces personnes paraissent jeunes ! Elles aussi, elles commencent ici, avec nous à s’EHPADER, et elles n’hésitent pas à en manifestent leur contentement…

Il nous faudra du temps pour « digérer » cette crise de croissance…

Jo. BOISSEAU, qui es-tu ?

  • Né 1924 à Paris.

  • Bonne famille Chrétienne, cinq frères et sœurs très unis. Collèges privés catholiques. Scoutisme, cycle complet.

  • Études de médecine entreprises, vite abandonnées pour répondre à un appel précis dont l’impact n’a cessé d’agir jusqu’aujourd’hui. Il m ‘a conduit chez les Missionnaires Oblats de Marie où j’ai reçu Obédience, avec quatre compagnons pour la Mission du Nord Cameroun.

  • Un petit séminaire à ouvrir, évangélisation plus ou moins première dans divers secteurs : quinze ans ici, quinze ans là, puis divers ministères, chacun multi-casquetté, en paroisse, en aumônerie d’hôpital, de prison, de lycée, avec des personnes handicapése. Fortuitement et pour la bonne cause, agent d’assurance, professeur de philo en lycée public, aumônier d’un collège privé musulman…

  • Père spirituel au Grand Séminaire à Maroua. Économe diocésain à Ngaoundéré, accompagnateur des noviciats religieux féminins y débutants, aumônier de la prison régionale.

  • De 2001 à 2008 vicaire du secteur rural autour du Sanctuaire Marial de Figuil et chapelain du Carmel… Surtout ces dix dernières années, animation de retraites : charismatiques, collégiens, étapes de la formation sacerdotale, religieuse, notamment oblate.

  • Retraites annuelles pour prêtres et religieuses au Foyer de Charité. Chaque année accompagnement au Carmel des diacres se préparant à l’ordination sacerdotale… Que du bonheur !

  • Depuis retour en France, retraite annuelle au Clarisses d’Orthez.

mardi 9 février 2010

Réactions après une première nuit...

Après une première nuit, réactions immédiates d’Albert SCHNEIDER :

- J’ai passé une très bonne nuit !
- Accueil remarquable d’un personnel très attentif.
- C’est très bien !
- Repas où nous sommes servis individuellement
- Ce matin retard dans le petit déjeuner dans nos chambres : la neige a retardé le chef cuisinier.
- J’en aurais au moins pour une semaine à ranger mes affaires.
- A peine arrivé, je reçois deux coups de téléphone.
- Petit désagrément, pour l’instant, nous pouvons recevoir mais non pas appeler

Jean-Pierre m’a demande de publier un texte que j’avais écrit il y a quelques années pour mes parents :
"Et aujourd’hui ?
J’arrive au dernier tournant de ma vie.
C’est le temps où l’on comprend mieux ce qui est important.
C’est le temps où ce que je suis, compte plus que ce que je dis ;
C’est le temps où être aimé devient une joie,
C’est le temps où croire en Dieu, c’est s’abandonner au mystère de la vie,
C’est le temps où l’Essentiel émerge des brumes,
C’est le temps de la Plénitude, sous le signe de l’Amitié et de l’Esprit,
C’est le temps du silence et du recueillement,
C’est le temps de préparer le GRANDE RENCONTRE."
Albert SCHNEIDER, omi

Arrivée...

Quatre 4 OMI entrent dans l’EHPAD Saint François d’Assise, situé sur la Colline de la Croix Rousse à Lyon, en face celle de Fourvière !

« Depuis plus de 4000 ans » (ou presque !), le prophète Hubert SARRAZIN nous l’avait annoncé !

Il avait été annoncé ensuite souvent, mais l’enfant tardait à venir… au point qu’on n’y croyait presque plus.

Mais ce coup-ci, ca y est : Albert SCHNEIDER (notre jeune doyen), Pierre BABIN, Rogatien PAPION et moi, Jean-Pierre BONNAFOUX, nous sommes arrivés hier 8 février vers 10h30.

Nous connaissions déjà les lieux comme visiteurs, maintenant nous sommes « résidents » !
C’est vrai : pour que nous soyons vraiment installés chez nous, il nous reste encore beaucoup à faire… Mais ça viendra !

Aujourd’hui première fournée ! Chacun déballe ses affaires …. Comme il peut !

Affaire à suivre !