vendredi 19 novembre 2010

Eugène de Mazenod à la Croix-Rousse

VOICI LE SERMON QUE LE JEUNE ABBE EUGENE DE MAZENOD A PRONONCE A AIX EN PROVENCE DANS L’EGLISE DE LA MADELEINE :

Venez donc, qui que vous soyez, venez assidûment aux instructions qui doivent vous détromper sur tant de fatales erreurs, vous éclairer sur vos seuls intérêts véritables.

Venez, surtout vous, pauvres de Jésus Christ, et plût à Dieu que je puisse faire entendre ma voix dans les quatre parties du monde, pour réveiller tant d’insensés de l’assoupissement fatal qui les conduit à leur perte.

Nous commencerons par vous apprendre ce que vous êtes: quelle est votre noble origine; quels sont les droits qu’elle vous donne; quelles sont aussi les obligations qu’elle vous impose.
Interrogeons le monde. Il répondra d’après ses préjugés, code insensé qui sert de règle à leur vie et d’après lequel il prononce.

Artisans, qu’êtes-vous, d’après le monde? Une classe de gens voués à passer leur vie dans l’exercice pénible d’un travail obscur, qui vous met dans la dépendance, et vous soumet aux caprices de tous ceux de qui vous briguez la pratique.

Domestiques, qu’êtes-vous, selon le monde? Une classe de gens esclaves de ceux qui vous paient, exposés au mépris, à l’injustice et souvent même aux mauvais traitements des maîtres exigeants et quelquefois barbares, qui croient acheter le droit d’être injustes envers vous pour le faible salaire qu’ils vous accordent.

Et vous, cultivateurs, paysans, qu’êtes-vous, selon le monde? Quelque utiles que soient vos travaux, vous n’êtes calculés que sur la valeur de vos bras et, s’il vous tient compte, quoique à regret, de vos sueurs, ce n’est qu’autant qu’elles fécondent la terre en l’arrosant.

Que sera-ce de vous, pauvres, indigents, obligés, par l’injustice des hommes ou par la rigueur du sort, à solliciter votre chétive subsistance, à mendier avec importunité le pain qu’il vous faut pour soutenir votre existence. Le monde vous regarde comme le rebut de la société, insupportable à sa vue, qu’il détourne de vous, pour ne pas s’apitoyer sur votre état qu’il ne veut pas soulager.

Voilà ce que pense le monde. Voilà ce que vous êtes à ses yeux! C’est pourtant là le maître que vous avez choisi. C’est à lui que vous avez jusqu’à présent prostitué vos hommages. Qu’en pensez-vous attendre?... L’insulte et le mépris, voilà la récompense qu’il vous prépare. Vous n’en obtiendrez jamais d’autres de lui.

Venez, maintenant, apprendre de nous ce que vous êtes aux yeux de la foi.

Pauvres de Jésus Christ, affligés, malheureux, souffrants, infirmes, couverts d’ulcères, vous tous que la misère accable, mes frères, mes chers frères, mes respectables frères, écoutez-moi.

Vous êtes les enfants de Dieu, les frères de Jésus Christ, les héritiers de son Rroyaume éternel, la portion choisie de son héritage. Frères, écoutez-moi ! Vous êtes, au dire de saint Pierre, la nation sainte; vous êtes rois, vous êtes prêtres28; vous êtes, en quelque sorte, des dieux : “Dii estis et filii Excelsi omnes" Élevez-vous vers le ciel, où doit être votre entretien le plus habituel : “Conversatio vestra in coelo”.

Elevez donc votre esprit; que vos âmes abattues se dilatent ; cessez de ramper sur la
terre : “Dii estis et filii Excelsi omnes“.

O chrétiens ! Connaissez donc votre dignité. Je vous dirais, avec saint Léon, les associés de la nature divine

Que vos yeux percent, une fois, les haillons qui vous couvrent. Il est au-dedans de vous une âme immortelle, faite à l’image de Dieu, qu’elle est destinée de posséder un jour; une âme rachetée au prix du sang de Jésus Christ, plus précieux devant Dieu que toutes les richesses de la terre, que tous les royaumes du monde ; une âme dont il est plus jaloux que du gouvernement de l’univers entier.


NE POURRAIT-IL PAS DEVENIR « LE SERMON DE LA CROIX-ROUSSE » ?



Venez donc, qui que vous soyez, venez assidûment aux instructions qui doivent vous détromper sur tant de fatales erreurs, vous éclairer sur vos seuls inté­rêts véritables. Venez, surtout vous, pauvres de Jésus Christ, et plût à Dieu que je puisse faire entendre ma voix dans les quatre parties du monde, pour réveiller tant d'insensés de l'assoupissement fatal qui les conduit à leur perte.

Nous commencerons par vous apprendre ce que vous êtes : quelle est votre noble origine; quels sont les droits qu'elle vous donne; quelles sont aussi les obligations qu'elle vous impose.

Interrogeons le monde. Il répondra d'après ses préjugés, code insensé qui sert de règle à leur vie et d'après lequel il prononce.

Vieillards, qu'êtes-vous, d'après le monde ? Une classe de gens voués à passer leur fin de vie dans l'exercice pénible de pertes, qui vous met dans la dé­pendance, et vous soumet aux caprices de tous ceux dont vous briguez la pratique.

Infirmes, qu'êtes-vous, selon le monde? Une classe de gens dépendants de ceux qui vous soignent, exposés à être réduits à l’état de « numéro » ou de « cas », à l'injustice et souvent même aux mau­vais traitements d’une société, qui croit acheter le droit d'être méprisante envers vous pour le faible soutien qu'elle vous accorde.

Et vous, malades atteints de maladie comme ALZHEIMER, qu'êtes-vous, selon le monde ? Quelque utiles qu’aient été vos travaux anciens, vous n'êtes calculés que sur votre valeur actuelle et, s'il vous est tenu compte, quoique à regret, de votre passé, ce n'est que pour mieux nier votre situation présente.

Que sera-ce de vous, boiteux, aveugles, paralysés, obligés, par la rigueur du sort, à solliciter votre chétive subsistance dans l’aide des autres qu'il vous faut pour soutenir votre existence. Ce monde qui ne veut que jeunesse et argent, vous regarde, vous, comme le rebut de la société, insupportable à sa vue, qu'il détourne de vous, pour ne pas s'apitoyer sur votre état qu'il a peur de regarder en face comme un miroir de lui-même..

Voilà ce que pense le monde. Voilà ce que vous êtes à ses yeux! Qu'en pensez-vous attendre ? Le mépris, et surtout l’indifférence et l’ignorance, voilà la récompense qu'il vous prépare. Vous n'en obtiendrez jamais d'autres de lui.

Venez, maintenant, apprendre de nous ce que vous êtes aux yeux de la foi.

Pauvres de Jésus Christ, affligés, malheureux, souffrants, infirmes, cou­verts d'ulcères, vous tous que la souffrance et la maladie accablent, mes frères, mes chers frères, mes respectables frères, écoutez-moi.

Vous êtes les enfants de Dieu, les frères de Jésus Christ, les héritiers de son royaume éternel, la portion choisie de son héritage. Vous êtes, au dire de saint Pierre, la nation sainte; vous êtes rois, vous êtes prêtres; vous êtes, en quelque sorte, des dieux : « Dii estis et filii Altissimi omnes ».

Elevez donc votre esprit; que vos âmes abattues se dilatent ; cessez de ramper sur la terre : « Dii estis ... »

Elevez-vous vers le ciel, où doit être votre entretien le plus habituel : « Conversatio vestra in coelo. »

Que vos yeux percent, une fois, les souffrances qui vous couvrent. Il est au-dedans de vous une âme immortelle, faite à l'image de Dieu, qu'elle est destinée de posséder un jour; une âme rachetée au prix du sang de Jésus Christ, plus précieux devant Dieu que toutes les richesses de la terre, que tous les royaumes du monde; une âme dont il est plus jaloux que du gouvernement de l'univers entier.

Tournez votre regard vers Jésus, votre Frère et Sauveur Crucifié. Vous continuez aujourd’hui sa passion, vous participez aujourd’hui au salut de notre humanité
O chrétiens vieillards, infirmes et souffrants ! Connaissez donc votre dignité. Je vous dirais, avec saint Léon, les associés de la mission divine de Jésus-Christ !

mardi 9 novembre 2010

Opération Vérité

Rencontre communautaire

Nous sommes revenus sur le décès d'Albert Schneider. Un constat revient chez bon nombre d'entre nous : « c'est une mort qu’on souhaiterait » !

Il nous faut égaleement penser à l’élargissement de notre Conseil local. Suite au décès d’Albert, il se trouve réduit à deux. Pour qu'un petit collectif puisse réfléchir ensemble et que le service des membres de la Communauté puisse être mieux vécu, le Supérieur en son Conseil propose d’élargir ce Conseil en un « conseil élargi », sans qu’il soit nécessaire der s’en référer à l’autorité provinciale. Jo Boisseau, après des contacts multiples, propose à la communauté que fassent partie de ce conseil élargi René Charrier et Benoît Kabongo. La proposition est adoptée à l'unanimité.

Opération Vérité

L'ensemble des Oblats de la Province est engagé dans une "opération Vérité". Afin de mieux aborder l'avenir, il nous semble en effet important de faire "un état des lieux", de nous dire, honnêtement et simplement qui nous sommes et ce que nous faisons. Nous y avons donc réfléchi en communauté, à partir des questions qui nous sont proposées

1ère question : les éléments épars de la vie oblate, à classer dans un ordre d'importance..

Parmi les 14 éléments proposés, le classement de la communauté est le suivant :

Plus de la moitié des membres de notre Communauté mettent en premier : un groupe qui prie et vit ensemble. Ensuite, sont cités de manière égale
  • La passion de l’évangélisation
  • Mettre en commun ses biens
  • Être fier de ce que fait la Congrégation
  • Me sentir solidaire des confrères
  • Vivre une vie simple
  • Être proche des pauvres

2ème question : quelles sont les traits du fondateur qui me marquent le plus ?

  • Audace dans l’évangélisation des plus pauvres : alors que les OMI sont peu nombreux, il les envoie aux quatre coins du monde.
  • Son itinéraire = se laisser conduire par l’Esprit. Profondeur de son esprit de Foi.
  • Tempérament passionné, force et fidélité à l’Eglise, y compris dans l’épreuve où il se sent abandonné.
  • Son cœur à la dimension universelle de Dieu et du Monde.
  • Passion de l’évangélisation, et de l’évangélisation des pauvres : dès son enfance, il a été sensible aux pauvres.

3ème question : quelles sont les figures oblates qui m'inspirent le plus, pourquoi et comment ?

Les Oblats les plus cités ont été :
  • Louis Henry ;
  • Mgr Clabaud ;
  • le Père Albini ;
  • Joseph Gérard ;
  • le frère Auguste ;
  • les pères Brosse et Balmes ;
  • Antoine Kowaleski ;
  • Joseph Chaudier ;
  • Stéphane Daurel ;
  • le Père Ambruster ;
  • Marius Nogaret ;
  • le frère Gabriel ;
  • Martin Hiegel ;
  • les frères de Solignac en général.