lundi 16 mai 2011



Le Provincial des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée
et sa famille
vous annoncent que
ce qu'il attendait depuis longtemps est arrivé :

le P. Marcel KELLER
a rejoint Dieu, son Père, le 11 mai 2011.



Bon ! C'est vrai... Internet n'est pas vraiment le lieu pour parler des morts et des choses tristes !

Mais à l'Ehpad, nous avons décidé de vivre toute notre vie, notre fin de vie...

en étant VIVANTS,

jusqu'au bout
les uns avec les autres
les uns par les autres


Alors du coup, l'envie de mettre sur le blog ce qui s'est passé autour du départ de notre frère, le P. Marcel Keller


Témoignages...



Le 22 avril :

"Avec André Durand, j'ai été lui porter la communion. Il me dit :
- Jean-Pierre, c'est trop dur. Aide-moi à m'enlever la souffrance ou aide moi à partir ! (...) Je suis prêt ! Je ne suis pas un saint mais j'ai confiance. Je suis en règle avec le Bon Dieu'


Le 6 mai :

Hier après-midi, visite à Marcel. Il porte un masque pour aérosol. Comme il ne peut pas communier au Corps du Christ, je passe après une heure avec lui pour pouvoir lui donner la communion, l'aérosol terminé.

... Extrait de la discussion qui a duré une heure :

- Moi : " Je t'annonce une mauvaise nouvelle pour toi : Mardi prochain, tu ne rejoindras pas Dieu comme tu le voudrais, mais tu rejoindras notre Communauté de Saint François d'Assise !"
- Lui : "Je voudrais mourir pour ne pas être à la charge des autres, vous êtes trop bon pour moi !"

Nous parlons de l'Evangile du jour "La vie de Dieu en nous". Il me dit : "C'est un Mystère !" ; et du doigt il montre le ciel.
Je lui dis que finalement il peut rendre grâce pour tout le soin qu'il a reçu du personnel ici.
- Lui : "Puisque mon Supérieur me le dit! (...) Oui, tout le monde est très gentil pour moi !"

10 mai

Marcel arrive à l'EHPAD vers 16h. Une aide soignante lui dit : "Père KELLER, nous sommes heureux de vous avoir parmi nous". Il lui répond : "moi pas"... et du doigt il montre le ciel !

Je suis resté un grand moment avec lui, nous ne sommes rien dit mais regardés ... Et il y avait beaucoup de choses dans son regard ! Il a rejoint ce Dieu qu'il voulait tellement à 23h45.


Aux obsèques, vendredi 13 mai


Jo Boisseau :

"La vie de Marcel Keller, son histoire sainte ? Au regard de Dieu notre Père… ? Au regard des hommes… ? À nos propres yeux… quelques signes à déchiffrer !

- "Je suis perdu ! Je suis complètement perdu !"
- "Quelle heure avons-nous ?" Son souci de l’heure, d’être à l’heure ! à la Messe, matin et soir, dans son coin près de l’autel et de la statue de la Vierge...
- "Moi je n'ai rien demandé !"
- Son très précieux inséparable Youpala (déambulateur)
- Sa patience, sa ténacité, serrer les dents, et foncer !
- "Il faut aussi parler à mon voisin !" (Dans sa chambre d’hôpital).
- "Je vais encore vous fatiguer !" (En réponse à l’annonce du retour en communauté). Du doigt, il nous montrait le ciel.

Simple serviteur : le Seigneur a voulu se rendre présent et agissant par Marcel, comme par tous ceux qu’il a choisis, comme nous l’avons été, nous-mêmes, en ces années de notre vie, ici ou là où nous étions envoyés, auprès de telles et telles personnes qu’Il voulait ainsi rencontrer, appeler…


Jean-Pierre Bonnafoux (à l'homélie) :

- "Je suis perdu", "Au secours", "Je voudrais partir LA-HAUT"... Ce sont des phrases que l'on a entendues dans la bouche de Marcel ces temps-ci... Qu’est-ce qui me reste lorsque j’ai tout perdu ? y compris la conscience de moi-même ?

Au cœur de ce désert et de cette nuit, Marcel nous montre qu’il nous reste la Foi en Dieu. Jésus lui-même sur la croix dit ceci : "Eloï, Eloï...Père, pourquoi m'as-tu abandonné ?" :

au cœur de la détresse, cette confiance radicale, au cœur du dénuement total, « explose » en Résurrection.

Son neveu Didier Keller (à la fin de la messe) :
(Nous transmet cette mémoire de leur famille à propos de la vocation de leur oncle)

"Deux ans avant sa naissance, le Papa de Marcel, prisonnier, reçoit de son épouse cette triste nouvelle : leur petit dernier-né vient de mourir. Dans sa réponse, il demande à son épouse de ne pas trop s’affliger, que si Dieu permet son retour à la maison, ils demanderont la naissance d’un autre enfant qu’ils nommeront toujours Marcel et qu’ils offriront à Dieu en reconnaissance… Et c’est ainsi que le 8 décembre 1919 naquit à Mussig notre Marcel (au voisinage de Neunkirch, sanctuaire marial tenu par les missionnaires Oblats de Marie) en la fête de l’Immaculée Conception.

Respectueuse de la liberté de son enfant, Maman Keller gardera cette lettre secrète jusqu’au 18 juin 1944, jour de l’Ordination de son fils."


Louis Haag, au cimetière

"Non, ce n'est pas la mort aujourd'hui
qui nous interpelle,
c'est ta Parole créatrice.

Toi, le Vivant,
toi qui es avec nous contre la mort,
toi qui es avec nous pour la Vie,
toi qui veux que nous soyons,
avec toi, des vivants,
béni sois-tu, notre Père !"

mardi 10 mai 2011

Notre Semaine Sainte...

...Vue par Francine CANELLE, la soeur de Léon Canelle.

C'est déjà mon troisième passage à St François d'Assise. Comme les autres fois, j'en garde un excellent souvenir. Votre accueil et celui de tous, fait que je me sens vraiment en famille. J'ai beaucoup apprécié de pouvoir prendre mes repas à différentes tables ce qui m'a permis de faire plus ample connaissance avec les compagnons de Léon.

Mon séjour dans votre communauté a été cette fois vraiment particulier avec les cérémonies des Vendredi et Samedi Saints auxquelles j'ai eu la joie de participer. Toutes dans le recueillement et la simplicité.

Mais quel dommage de ne pas trouver dans cet établissement un "vrai" et "grand" lieu de prière pouvant nous accueillir tous sans trop d'acrobaties ....

La salle à manger le Vendredi et la salle de réception le Samedi. Avec la frustration que j'ai éprouvée, comme beaucoup, je pense, de n'avoir pu contempler le cierge pascal allumé pour éviter le déclenchement de l'alerte "feu" .

Cela donnait, il est vrai un esprit de précarité missionnaire. Mais quand-même ! Dans ce bâtiment qui me semble immense, n'y a-t-il pas la place pour un grand lieu de prières approprié ?

Mais l'esprit de prière et de fraternité était bien là et c'est tout compte fait le principal.

Merci encore pour ce séjour. Avec mes meilleures salutations.

Francine CANELLE


Les Rameaux














Présidés par René CHARRIER… à 17h30. Beaucoup avaient participé à la célébration paroissiale le matin Mais tous les handicapés se sont retrouvés le Dimanche à 17H30


Jeudi Saint

Pas de photo. Célébration très simple et très priante présidée par Jo BOISSEAU


Vendredi Saint


Dans le restaurant pour permettre l’accueil de tous nos frères et sœurs en fauteuil roulant (plus de 12 ! et avec déambulateur (8 !), il nous a fallu occuper cet espace de plus de 12m sur 30 m et de plain pied.





La célébration a été présidée par Jean-Pierre BONNAFOUX.










Pendant la vénération de la Croix par les valides,
Jean-Pierre a circulé auprès des invalides pour leur présenter la croix d’OMI d’Albert SCHNEIDER

« La prière universelle (actualisée et centrée sur la Passion du Christ aujourd’hui)) nous a aidés à prier »

Témoignage d’une laïque (sur la photo totalement à gauche) : « Merci ! Dans l’épreuve qui est la mienne, une telle célébration m’apporte force et paix ! »



Vigile Pascale


Présidée par Benoît KABONGO. Plus de 100 personnes dans le Hall avec parents et amis mais aussi handicapés du quartier !











Le vent à l’extérieur souffle en tornade : difficile d’allumer le cierge pascal !

Mais, ainsi que nous le raconte Francine CANELLE, la fumée du Cierge pascal et des cierges des célébrants déclenche l’alerte incendie !

Le Feu Pascal bloque les ascenseurs et ferme les portes étanches au feu…





Une semaine sainte, simple et priante,

Préparée par l’équipe liturgique intercom-munautaire

Merci à Sœur Michelle,
la photographe de service !