dimanche 6 juin 2010

UNE VIE DE COMMUNAUTÉ

Aujourd’hui, j’ai reçu d’un de récents visiteurs une lettre dont je vous cite un extrait :

« J’ai éprouvé un sentiment de tristesse
  • En constatant les méfaits de l’âge, de la maladie ou de l’infirmité
  • Et même en étant incapable de reconnaître tel ou tel confrère perdu de vue depuis des années
Un sentiment d’admiration devant la « nuée » de personnes qui sont au service de l’Etablissement et qui assurent le bien –être de chacun des résidents….»

Cette lettre dit exactement le contraire de Léon (cf. blogs précédents). On va croire que c’est un numéro de duettiste que nous faisons ici : Léon écrit et moi je dis le contraire… pour ensuite mieux dire qu’il a raison.

Mais aujourd’hui je suis interrogé : pourquoi, Cher Léon, avec ton humour habituel, tu vois les choses aussi positivement alors qu’un passant n’y voit qu’un tableau empli de tristesse ? Alors je vais essayer de comprendre cette différence de regard sur cette même réalité : NOTRE COMMUNAUTÉ.

1. L’un n’a fait que passer, il a vu un « tableau objectif » ; toi, Léon, tu as ton histoire liée à celle des autres. Alors, pour toi, ce n’est pas « un fauteuil roulant » mais Henri, ou André. « Nous, nous sommes dedans ! ». Nous avons maintenant une histoire commune.

2. Chacun de ceux qui passent, en voyant tel ou tel de nos frères dans la détresse, est comme interrogé sur lui-même : « Et moi, serai-je comme lui ? » Nous qui vivons en permanence cette confrontation, nous voyons bien que chacun reste profondément lui-même au cœur de sa maladie. Il n’y a pas une infirmité, il y a une personne qui, avec son histoire personnelle, vit cette infirmité. Alors, chacun de nous, me semble-t-il, cherche d’abord à se réconcilier avec son PRÉSENT.

3. Enfin, celui qui passe ne peut pas découvrir quelque chose qui n'existe réellement et qui change tout : UNE VIE DE COMMUNAUTÉ !

Léon, une fois de plus, tu as raison

Jean-Pierre BONNAFOUX omi

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