lundi 23 juillet 2012

Rencontre avec Roman TARDY



 Qui êtes-vous Roman TARDY ?

J’ai 20 ans, je suis né à Lyon, je suis étudiant en médecine, je passe en 3ème année.

Pourquoi êtes-vous venu travailler à l’EHPAD saint François d’Assise ?

Je cherchais un emploi cet été pour financer un voyage au Bénin avec l’Association ACTES (Association de Coopération avec le Territoire africain pour l'Education et la Santé), une association étudiante présente dans la fac. Je serai dans un centre de lutte contre la malnutrition. Le billet d’avion coûte 800€.

Alors, autant chercher quelque chose d’intéressant. Des copains m’avaient parlé du travail en EHPAD. J’ai présenté mon CV au Directeur de l’EHPAD et j’ai été embauché ici comme « agent de service hospitalier ». Mon travail : porter le petit déjeuner aux résidents couchés, faire le ménage des chambres et des parties communes, et aussi aider le déplacement des résidents en fauteuil en particulier pour les repas.

Que pensez-vous de votre mois passé ici ?

Une très bonne ambiance au travail au niveau des collègues. La Maison est vivante, même si le poids de la dépendance est lourd. J’ai eu l’impression de bonnes relations entre résidents et professionnels. Je pense que cela vient à la fois de la qualité du travail des professionnels et de l’ouverture des résidents.

En négatif, je trouve qu’il y a peu de personnel par rapport au nombre de résident (Note : ce n’est pas l’avis du Conseil Général du Rhône qui trouve que le personnel est en surnombre !)

Il y a quelque chose d’intéressant et de spécial dans cet EHPAD : ce sont les personnes qui s’occupent des autres résidents selon la congrégation où ils étaient (Note : 2 religieuses de l’institut de Notre Dame des Apôtres et 1 OMI). C’est important pour les résidents (en particulier, ils sont sécurisés dans leurs déplacements extérieurs) et pour le dialogue avec le personnel.

Et votre avenir professionnel de médecin, dans quel univers le voyez-vous ?

Évidemment cela va se préciser par la suite. Mais aujourd’hui ce qui m’intéresse c’est tout ce qui concerne le cerveau : neurologie, psychiatrie… ou peut-être pédiatrie !

Bonne route et Merci Roman

jeudi 21 juin 2012

Comment notre Communauté vit la mort d’un de ses membres ?

Regardez ces photos ! ce sont 5 membres de notre Communauté :



Fernand ESTEVE, Pierre BABIN, Loïq MEGRET, Jean TRONCY et Marcel AYRINHAC …

Ils nous ont quittés depuis janvier 2012. La grippe les a fragilisés, certains ont fait un séjour à l’hôpital. Comment notre Communauté a-t-elle vécu ces accompagnements vers la Mort, puis la Mort, puis la célébration de leurs obsèques ?

Évidemment, c’est une épreuve lourde que d’accompagner dans la Mort des Frères ! Mais lisez la prière universelle qui a été composée par notre Communauté

Prière universelle

Sa Mère, sa sœur Françoise,…  Beaucoup de ceux et celles que  le Père TRONCY  a aimés, l’ont précédé : Jean les rejoint dans la joie !
pour que ses bien-aimés l’accueillent dans la Paix du Seigneur,
Prions le Seigneur !

"Surs de ton Amour, et Forts de notre Foi, Seigneur nous te prions"

D’un peu partout, de Lumières surtout, les témoignages d’amitié affluent :

Pour que les amis de Jean TRONCY continuent sa présence dans la simplicité et l’accueil des autres, prions le Seigneur !


Jean a appris à connaître, respecter et aimer les Ceylanais.
Pour que tous les chrétiens apprennent à respecter les hommes et femmes d’histoire et de culture différente, prions le Seigneur !


Jean a toujours aimé les belles célébrations liturgiques.
Pour que toutes  nos célébrations soient simples, priantes, et belles, prions le Seigneur !

Si le Père Jean TRONCY a pu terminer sa vie terrestre au milieu de la famille Oblate, c’est grâce au Docteur MOSSIERES-DEVOS et à Anne, Perrine, Francine, Ondine… et tout le personnel de l’EHPAD.
Pour tout le personnel de notre EHPAD,  Pour tous les soignants : qu’ils ne soient jamais écrasés par leur tâche et que notre société leur donne le moyen de vivre pleinement leur service,
Mais aussi pour tous ceux et celles qui n’ont pas la chance de mourir entourés d’affection, prions le Seigneur

Vous avez remarqué la dernière intention de prière ? C’est peut-être celle qui introduit à l’essentiel de ce que nous avons vécu comme Communauté : nos frères ont pu terminer leur vie terrestre au milieu de leur famille Oblate, exception faite des deux qui sont morts à l’hôpital suite à une intervention chirurgicale nécessaire.


Cela signifie plusieurs choses très concrètes :


D’abord que notre EHPAD ne se voile pas la face devant le mot « MORT » si souvent masqué et proscrit du monde de la Santé. Cela n’a pas été évident. Mais aujourd’hui, en particulier – dans le cas de Jean TRONCY – grâce au Docteur MOSSIERES-DEVOS et à Anne, Perrine, Francine, Ondine… et tout le personnel de l’EHPAD, c’est une réalité vécue dans notre EHPAD.

Ensuite, notre Communauté OMI existe et existe bien. Au chevet de chacun de nos frères, chacun de nous a pu passer un moment, parler, prier avec lui. Leur Mort ne nous a pas surpris parce que nous voyions bien ce qu’ils vivent. Ensuite nous pouvons prier autour de leur corps. Puis, après que chacun ait pu exprimer ce qu’il avait vécu avec celui qui nous a quittés, nous préparons ensemble la célébration. Ce qui fait que chacune de nos célébrations d’obsèques est UNIQUE !

Enfin, cet accompagnement apporte à chacun des membres de notre Communauté une réelle paix : lui aussi, lorsqu’il sera dans cette épreuve terrible, il sait qu’il ne sera pas abandonné et qu’il trouvera le soutien de l’affection concrète de ses frères. Mais aussi oser parler librement de la Mort en Communauté, c’est une force considérable… où évidemment notre Foi en Jésus Mort et Ressuscité est pleinement active.

« Si nous mourrons avec Lui, avec Lui nous VIVRONS ! »

lundi 4 juin 2012

LA CÔTE EN FETE !




Grâce surtout à Martine, l’animatrice, notre EHPAD est largement ouvert sur l’extérieur.

Il y a, certes,  les personnes extérieures qui interviennent (musique, diaporamas,…), mais il y a aussi la participation à des activités associatives extérieures.








Connaissez-vous à Lyon la MONTEE DE LA GRANDE CÔTE ? C’est, partant du bas de la colline jusqu’au haut de la CROIX ROUSSE, des escaliers, une esplanade, des espaces verts.










Tout cet espace a été investi pour la COTE EN FETE avec de nombreuses activités animées par la coopération de nombreuses associations et partenaires (dont l’EHPAD Saint François d’Assise).








A la « cuisine coopérative », Martine, son mari, son fils et trois religieuses de l’EHPAD ont travaillé avec de nombreux autres acteurs venus de tous les coins du monde.







Évidemment les jeunes étaient « en fête » avec toutes sortes d’activités : échecs, sport,… Et musique ! LES PENTES de la Croix Rousse sont connues pour leur caractère associatif. C’est sur les Pentes de la Croix Rousse que LA MUTUALITE FRANCAISE est née !







Et – encore une fois, grâce à Martine ! - nous sommes de plus en plus insérés dans ce dynamisme associatif.











A noter que toute la montée était parsemée de petits panneaux indiquant les méfaits de notre consommation de plastiques : une vraie cure écologique !






Retrouvez un extrait musical de la fête

jeudi 24 mai 2012

Autour de Pierre

Quelques photos autour de Pierre Babin

Retour en images sur le parcours de Pierre, notamment avec les photos de quelques-uns des montages qu'il réalisa au Crec.

mardi 15 mai 2012

Pierre BABIN

 
Regardez bien ces deux photos du même homme : PIERRE BABIN, notre frère OMI qui nous a quittés pour la maison du Père le mercredi 9 mai. C’est le même homme, mais la première présente le brillant penseur que fut Pierre : la photo date sans doute des années 1990. Ses amis la choisissaient pour être présente sur le cercueil de Pierre.

La seconde est celle de Pierre cette année. On retrouve un certain sourire (ironique ?) de Pierre, mais ses traits sont marqués par les années et la souffrance. La maladie d’Alzheimer qui l’avait profondément atteint lui était lourde à porter dans l’image qu’il avait de lui.

En fait ces deux photos nous interrogent sur qui était Pierre : certainement, l’un et l’autre, l’un sans nier l’autre. Mais c’est terriblement difficile pour ceux et celles qui l’ont aimé de reconnaître que l’Etre connu et aimé n’est plus celui qu’il était… alors même qu’il reconnaît affectivement ceux qui viennent le voir, mais en n’ayant plus la mémoire intellectuelle du passé et en « sauvant la face » par une certaine gouaille.

Par contre, pour nous, la vie, 24 heures sur 24, avec notre Frère, nous permettait de l’accompagner, y compris dans sa lente et douloureuse agonie. Comment nous avons vécu le passage de sa souffrance (car il se rendait bien compte qu’il n’était plus celui qu’il avait été) à la reconnaissance des amis et des frères autour de lui et finalement à l’union aux souffrances du Christ.

Rassurez-vous : c’est la première photo qui a été sur le cercueil de Pierre !

Sachez que les textes d’Ecriture qui ont été lus et qui ont orientés notre célébration ont été dans la lettre aux Philippiens le passage Chap 3,7-16 et l’Evangile de Jean 1, 1-14

jeudi 26 avril 2012

Une joyeuse vigile pascale !


Évidemment, nous n’avons pas célébrer notre vigile pascale dans le hall : la dernière fois, la fumée du cierge pascal et des cierges avait déclenché l’alerte incendie et avait bloqué ascenseurs et portes coupe-feu !



Nous avons célébré dans le grand restaurant.




Le Père Paul CHATAIGNER, sma, ami de nos sœurs de Notre Dame des Apôtres, était venu nous soutenir par ses qualités vocales : son EXULTET fut vraiment un hymne au Ressuscité !

Oui, la puissance du Ressuscité est à l’œuvre aujourd’hui !

L'Évangile de Marc nous dit que ce sont de pauvres femmes, apeurées et ne sachant comment se débrouiller qui furent les premiers témoins et furent chargées d’annoncer aux Apôtres LA BONNE NOUVELLE : cela continue aujourd’hui !




CHRIST EST RESSUSCITE !

mercredi 18 avril 2012

L'appel du désert (à la mémoire de Loïq...)

Dans un désert de feu, de lumière et de sable
Il va, ravi de cœur et d'esprit résolu.
A lui veilleur de paix l'espace impérissable,
Moissonneur d'idéal, pèlerin d'absolu.

Peut-être l'air pesant en vibrant lui rappelle
La mer de son enfance avec à l'infini
Les mouvements furtifs sous la vague rebelle
D'un immense et brûlant horizon dégarni ?



On comprend bien que là de parler soit si rare
Mais riche en bon accueil de belle intensité.
D'amitié l'homme vrai, dit-on, n'est pas avare
Alors qu'on n'en voit guère au bruit de la cité.

Lui tout donné tout bon doucement se recueille
Il pense à tous ceux-là qu'en sa vie il aima,
L'ami qu'il a croisé sans même qu'il le veuille,
Tant d'autres rencontrés qu'il serra dans ses bras.


Celui dont tu cherchais, mon frère, la rencontre,
Le voici qui t'appelle, aventurier de Dieu.
Qu'en ta course mystique au bout tu nous le montres
Et nous guides vers Lui dans son désert des Cieux.


Léon Canelle


Loïq Mégret nous a tous impressionnés, et jusqu'à sa disparition. Nous l'avons vu toujours attentif à chacun de ceux qu'il rencontrait, jusqu'aux plus humbles, et dans le même temps, fasciné par le silence dans la solitude du désert. Cela naturellement, sans osteniation. Il nous a profondément marqués. Son départ m'a encouragé à lui dédier ce poème, composé sur lui, et pour nous à sa mémoire.
Léon