lundi 8 mars 2010


Père Michal, vous êtes arrivés dans notre Communauté le 12 Février après un détour par le service cardio de l’Hôpital de la Croix Rousse… mais le 12 janvier, Haïti – que vous aviez quitté en Juin – a été frappé d’une terrible catastrophe…

J’ai été assommé : jamais je n’aurais pu imaginer une chose pareille, un tel cataclysme… Assommé ! Je me demandais ce que devenaient les Oblats, mais aussi tant de personnes que je connaissais : amis, religieuses, professeurs de l’Education Nationale… Pour beaucoup, j’espère encore avoir de leurs nouvelles mais je ne sais par qui.

Je connais mieux CARICE, MONTORGANISE que PORT AU PRINCE parce que c’étaient les lieux de mon travail dans la formation des instituteurs.

J’ai cherché à entrer en relation avec Monseigneur Hubert CONSTANT. Les sœurs de Saint Joseph de CLUNY ont eu l’initiative de m’envoyer des photos de là-bas.

Un scolastique OMI est mort, mais toutes les familles sont touchées, l’administration provinciale a été détruite. Je cherche à collecter des dons pour Haïti.

Votre parcours avant votre départ d’Haïti, en résumé ?

Je suis né à AIX LES BAINS. Maman est morte des suites de ma naissance ; j’ai été élevé à PONT DE BEAUVOISIN par les tantes de mon Père Après le Collège du RONDEAU-MONTFLEURY près de Grenoble, en 1940 je suis entré au noviciat de Notre Dame de Bon-Secours avec le Père BALMES. Puis Scolasticat et ordonné prêtre le 1er Mars 1947, je suis rapidement envoyé faire une licence de théologie à Rome, et en Corse en 1949 d’abord comme professeur au Grand Séminaire d’Ajaccio, puis au Petit Séminaire, curé sur la côte orientale et responsable des jeunes prêtres. Début 1960, je quitte la Corse pour aller à TALENCE comme aumônier du Lycée et aide à la paroisse. Après 1968, on avait du mal à s’y retrouver, j’ai travaillé alors comme enseignant d’anglais (j’avais passé une licence) dans l’enseignement social et technique.

Monseigneur LOOSDREGT cherchait quelqu’un pour les étudiants au Laos : en 1970 je travaille à Vientiane salarié du Ministère des Affaires Etrangères comme enseignant du français/ seconde langue et je crée une résidence d’étudiants. Je quitte le Laos en 1975.

En Août 1976, je pars en Haïti, d’abord comme enseignant au Collège de Mazenod, (retrouvez le blog de ce collège) puis (salarié des Affaires Etrangères) formateur d’instituteurs….

Alors votre arrivée ici ?

Si j’ai quitté Haïti, c’était pour ne pas encombrer de ma présence Monseigneur Hubert CONSTANT ; Mais, arrivé en France, je ne m’attendais pas à cela : je vivais 40 ans en arrière.

Vraiment j’aurais préféré être à Pontmain, j’aurais pu y faire pas mal de choses. Là, je suis dans un milieu hospitalier que je déteste. Je ne mets pas en cause les qualités humaines du personnel soignant, mais le système ! Cette affaire d’être dépendant, c’est pour moi insupportable. Je suis capable de me soigner moi-même comme je l’ai toujours fait sans dépendre d’une infirmière ! Je ne suis pas assez malade pour être dans un hôpital !

RECUEILLI PAR JPB

Note : Jean MICHAL a donc repris très fortement cette position en réunion de communauté le vendredi 5 mars 2010. Deux éléments lui ont été apportés : d’abord pour lui-même car il est soigné pour tous ses problèmes de circulation qui l’ont conduit à un infarctus ; ensuite pour nous tous : nous sommes ici pour former UNE COMMUNAUTE. Certaines congrégations ont fait d’autres choix (ne mettre que les fortement handicapés), les OMI ont décidé une Communauté dans la solidarité de tous ses membres.

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