mardi 6 avril 2010

L’école du courage !



Par Jo Boisseau :

Venus d’environnements divers, qu’ils soient en communauté oblate ou non, quelques uns des « mecs ehpadants » étaient déjà plutôt l’objet de l’attention des autres que le sujet de l’attention aux autres. Après un transfert tout de même assez déstabilisant, tant bien que mal, chacun s’est progressivement adapté, retrouvant des repères…

Après ces préliminaires, ce qui se révèle maintenant et qui ajoute discrètement une couleur à notre arc en ciel d’émerveillement, c’est le courage ! Nous nous trouvons en situation nouvelle : une communauté oblate à inventer ! non plus autour d’un projet d’action missionnaire traditionnel mais plutôt sur la mise en œuvre d’« un bien vivre ensemble oblatement (communauté, témoignage, mission) cette étape de notre existence » dans la condition physique, psychologique, spirituelle de personnes âgées et dépendantes.

Pour compléter le témoignage du P. Léon CANELLE, surligné par notre Référent P. Jean-Pierre BONNAFOUX :

Progressivement et instinctivement, si chacun devient de plus en plus attentif et prévenant pour ses voisins, corrélativement, chacun s’efforce courageusement de faire tout ce qu’il peut pour ne pas peser sur les autres au delà du strict nécessaire.

Malgré le risque pris de déséquilibre, ou la douleur, dents serrées, souffle retenu, barre murale cramponnée, chacun avec ténacité concentre ses énergies, un pas après l’autre, un déplacement après l’autre, on force, on se force, en silence… l’un s’admoneste lui-même à haute voix « lève-toi fainéant » ! l’autre refuse le fauteuil roulant, un autre encore ne demande qu’un « poisson pilote », ayant perdu tout sens de l’orientation ! Celui-ci est « accro » à son « youpala » , à la chapelle , à table ! tout juste s’il arrive à se mettre au lit sans lui.

Constat : ce qu’est la vocation oblate, nous le vivons aussi, ici et maintenant, l’offrande de soi, la communion fraternelle, le témoignage, silencieux oui, mais aussi contagieux

Jo Boisseau 5 avril 2010

* c'est comme ça qu'il appelle son déambulateur !

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