lundi 15 février 2010

Rencontre avec Rogatien PAPION (extraits de l’entretien)



Je suis né en 1921 à MOISDON LA RIVIERE (Loire inférieure). Mes parents tenaient un café restaurant. Nous étions 3 enfants. Je suis entré au Petit Séminaire puis au Grand Séminaire de NANTES. Mais je souhaitais partir en mission : en 1942, je rentre au Noviciat OMI à PONTMAIN. Puis je rejoins le scolasticat à LA BROSSE-MONTCEAU. Nous y avons vécu l’exécution de 5 Oblats par la Gestapo, nous pensions y passer tous !

J’ai été ordonné prêtre en 1946. J’avais demandé le Laos (parce que je ne parlais pas anglais !), je reçois mon obédience pour la Baie d’Hudson dans le Grand Nord canadien.

En 1947 le Père DIDIER (originaire de la région de Grenoble) m’accueille à REPULSE BAY pour y apprendre l’Inuit.

En 1948, je suis à THOMMBAY d’abord avec le Père HENRY, puis seul..

En 1951, j’ai des pannes de vue, il y a des moments où je ne
vois plus rien. Je rejoins la mission la plus proche et les médecins diagnostiquent un manque de vitamine B.

En 1953, à cause de ces problèmes, je suis nommé à une mission plus proche de CHURCHILL : ARVIAT (« les baleines ») … et je retourne en France pour 4 mois !

En 1956, à WHALE COVE (« baleine blanche » ).

1958, REPULSE BAY et CORAL HARBOR (« baie du corail » ) … Les avions commencent à faire les villages

Manque de vitamine B, à nouveau. D’où RENKEN et WHALE COVE !

En 1998, je descends à WINNIPEG pour me faire opérer de la hanche.

Alors, aujourd’hui, comment vivez-vous ce passage à Saint François d’Assise ?

« Le cul de sac » ! le final !

Il faut insister sur LA PRIERE pour aider les autres. Quand j’avais été de REPULSE BAY à THOMBAY, j’ai reçu une lettre d’une malade qui faisait partie de « l’Union Missionnaire des Malades ». Elle me demandait le nom d’un Inuit pour qui prier. Je n’ai pu lui répondre qu’un an plus tard : je lui ai donné le nom d’un sorcier. Un an plus tard, elle me répond : « pas seulement le sorcier, mais toute sa famille ! » Plusieurs années plus tard, le sorcier et sa famille se sont convertis. Sa fille ainée faisait la catéchèse à l’école du regroupement du village.

FORCE DE LA PRIERE.

Je souhaiterais le bréviaire en commun pour ceux qui le désirent. J’ai toujours été tout seul, il fallait que je me nourrisse, moi et mes chiens. J’ai été toujours habitué à la solitude et à me débrouiller tout seul. J’ai toujours été habitué à agir.

A Choulans, je faisais un tas de petites choses. Mais j’accepte bien les soins qui me sont ici donnés. Cela ne me dérange pas, mais je ne suis pas très communicatif.

En fait, le passage de Choulans à ici ne m’a pas été difficile : UN DE PLUS !

Rogatien Papon, omi

1 commentaire:

Marie-Josée a dit…

Bonjour, j'ai rencontré le Père Papion en 1985 à Repulse Bay alors que je me suis rendue en mission pour l'été (j'avais 16 ans à l'époque!) avec d'autres jeunes de mon âge et une religieuse. Je suis bien contente d'avoir des nouvelles du Père Papion même indirectement. Passer une été dans le grand nord canadien avec le Père Papion fut une des expériences les plus enrichissantes de ma vie! Marie-Josée Gauthier